Gérard Pommier
Gérard Pommier, psychanalyste à Paris, est psychiatre et docteur en psychologie. Il est également maître de conférence à l'Université de Nantes.
Il est membre du laboratoire de recherche en psychopathologie clinique de l’Université de Provence, membre des comités de lecture des revues Clinique Méditerranéenne et Psychologie Clinique et directeur de la revue La Clinique Lacanienne. Il a été co-fondateur en 1991 de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse et est vice-président de l’International Association for the Advancement of Psychoanalysis in China.
Gérard Pommier est l‘auteur, entre autres ouvrages, de Qu'est-ce que le " Réel " ? (Érès, 2004), Les Corps Angéliques de la Postmodernité (Calmann-Lévy, 2000), Naissance et Renaissance de l'Ecriture (PUF, 1993), et Comment les Neurosciences Démontrent la Psychanalyse (Flammarion, 2005).
CONFERENCES
1. COMMENT LES NEUROSCIENCES DÉMONTRENT LA PSYCHANALYSE
Les recherches sur le cerveau ont tant progressé ces dernières années que la conception de l’homme en est bouleversée : Le corps ne serait plus qu’une « machine » dont il suffirait de réparer les rouages en cas d’avarie ; les sentiments comme l’amour, le désir, des créations comme la poésie, ne seraient plus qu’une question d’hormones et de connexions nerveuses ; quant à l’activité psychique, les rêves, l’inconscient, les symptômes, de bons médicaments les disciplineraient. Eternel débat du corps et de l’esprit que les neuroscientifiques invitent les psychanalystes à remettre sur le métier. A tel point qu’une question se pose avec de plus en plus d’insistance : peut-il y avoir deux approches différentes, voire contradictoire, d’un même phénomène ?
Cette conférence fait justice de cette opposition infondée, qui doit surtout sa force à une méconnaissance des processus cérébraux et de la vie psychique. Il ne viendrait pas à l’idée d’un psychanalyste de nier l’importance des processus organiques : comment la puissance psychique se dispenserait-elle des potentialités du corps ? Dès ses débuts, la psychanalyse a subverti cette opposition grâce à l’une de ses découvertes majeures : celle de la pulsion, qui anime le psychique en même temps qu’elle intègre le somatique, et dialectise au point de l’invalider toute opposition entre le mental et le cérébral.
Mais il y a plus sensationnel encore, car nombre de découvertes de la neurophysiologie apportent de l’eau au moulin de Freud. Sans l’avoir cherché, les neurosciences montrent comment le langage modélise le corps beaucoup plus profondément que le symptôme hystérique ne le laissait prévoir. Cette mise en tension du corps par le langage est si importante que nombre de résultats de la neurophysiologie ne peuvent être interprété sans la psychanalyse. Plusieurs questions aussi essentielles que celle de la conscience, par exemple, demeurent insolubles sans le concept d’inconscient.
En mesurant l’apport des neurosciences à la psychanalyse, on commence à avoir une idée plus précise de ce qu’est un « sujet », mais aussi de ce corps dont nous sommes si conflictuellement les curieux locataires.
2. LA CONSCIENCE EST RELATIVE À L’INCONSCIENT
Les êtres vivants en général possèdent une conscience qui conditionne les choix nécessaires à la survie. La conscience humaine se différentie-t-elle de cette généralité propre à tout être vivant ? Un animal doit discriminer des traits dans une scène en mouvement spatiotemporel. Il prête attention en reconnaissant un objet parmi ceux qui se présentent. Un poisson, par exemple doit distinguer un ver d’un hameçon, etc. L’homme a un problème fort différent : avant d’être conscient d’un objet parmi d’autres, il doit d’abord refouler ce qui s’associe psychiquement à sa perception. Toutes sortes de rêveries se branchent sur n’importe quelle perception, qui n’arrive à la conscience que sporadiquement à proportion du refoulement. Le sujet de la conscience humaine change de sens : il se définit à proportion de celui de l’inconscient.
La conscience et l’inconscience sont donc indissolublement liées. Il existe une forme d’inconscience dans le conscient (par exemple les lapsus, les mots d’esprit, etc…) et une forme de conscience dans l’inconscient (par exemple, nous sommes conscients à l’intérieur d’un rêve).
3. NAISSANCE DE L’ÉCRITURE DANS L’HISTOIRE ET CHEZ L’ENFANT
Le problème de l’origine de l’écriture peut s’aborder en considérant son évolution au cours des derniers millénaires. Il s’agira de dépouiller l’important matériel archéologique maintenant disponible, de l’ordonner selon ses invariants et sa chronologie. Son évolution pourra être alors éventuellement interprétée.
La genèse de l’écrit peut aussi s’étudier en examinant son acquisition individuelle. Il conviendra dans ce cas d’observer comment les enfants se mettent à écrire selon des procédures qui connaissent des règles générales et des exceptions. Les difficultés d’intégration de la lecture et de l’écriture mériteront une attention particulière, parce qu’elles permettent de dégager les points de butée, et par conséquent les étapes de cette initiation. Là encore, le chercheur pourra essayer d’interpréter cette progression.
Une longue histoire de l’écriture précède le moment où un enfant s’empare à son tour des signes de l’alphabet. Quelle analogie existe-t-il entre l’apprentissage individuel des graphies et des étapes qui furent celles que l’humanité dut franchir pour les inventer ?
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