Chahdortt Djavann

Née en Iran en 1967, Chahdortt Djavann dit être "née révoltée". Née révoltée car elle naît dans un pays où les femmes n'ont pas le droit d'exister. Elle grandit à Téhéran, élevée par sa mère et entourée de ses quatre frères et soeurs aînés. Son père, Pacha Khan, est emprisonné par le Shah, après la révolution de 1979.

Enfant déjà, Chahdortt n'a pas sa langue dans sa poche, et malgré un régime terrifiant, elle a une conscience aigüe de la liberté. Véritable garçon manqué, elle dérange. Très jeune, c'est l'exil : après être passée par Istanbul, elle atterrit à Paris en 1993. Ne parlant pas français, elle connaît des conditions de vie difficiles, enchaînant les petits boulots précaires avant de rentrer à l'Ecole des Hautes études en Sciences Sociales, où elle étudie l'anthropologie. En 1998, elle soutient un mémoire sur L’endoctrinement religieux :Analyse des manuels scolaires du cursus primaire en Iran. Un an plus tard, elle oriente ses recherches de DEA vers les problématiques liées à L’immigration dans une autre langue : étude sur les interférences codiques dans le langage ordinaire.

En 2002, Chahdortt Djavann publie son premier roman, Je viens d'ailleurs et raconte, dans la langue de Voltaire, comment elle a gardé la tête haute. Un an plus tard, Bas les voiles !, pamphlet s'élevant contre le port du voile, ici et ailleurs, lui vaut une notoriété subite, accompagnée de quelques coups de fils anonymes. En Septembre 2004, elle est à nouveau médiatisée par la sortie de Que pense Allah de l’Europe ? (traduit en allemand et italien). Ses articles et interviews sont publiés dans la presse nationale en France (Le Point, Libération, le Figaro, Elle...), et elle multiplie les conférences, notamment au Sénat, à l’Assemblée Nationale, à la mairie de Paris, au Grand Orient de France, à l’Assemblée des Femmes, à la LICRA, (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui lui a d’ailleurs décerné le Prix International de la laïcité en 2004. Vient de paraitre : Comment peut-on être Français ? Montesquieu et Roxane

CONFERENCE

Laïcité et Islam politique : Réflexions sur le voile islamique

Chadhortt Djavann se propose d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes, à la lueur de son expérience personnelle et de ses recherches universitaires :

Quels sont les modèles dominants de la construction des identités masculine et féminine des sociétés traditionnelles musulmanes ? Quelles sont les représentations sociales de la femme et de l’homme ?

Qu’est ce que le voile islamique ? Quelle est sa signification religieuse, sociale, psychologique, anthropologique, politique et enfin juridique ? Que se cache-t-il réellement derrière le voile islamique ? Pourquoi voile-t-on seulement les filles ?

Quelles distinctions faut-il faire entre: musulmans (immensément majoritaires), islamistes (tous ne sont pas partisans du jihad), jihadistes et enfin terroristes ? De même, comment distinguer la pensée religieuse, les philosophies religieuses et les dogmes religieux ? Pourquoi une religion réduite à ses dogmes bascule-t-elle dans l’intégrisme ?

Historique de la pensée hérétique des philosophes d’origine musulmane des XI°, XII°, XIII° siècles, face aux dogmes islamiques. Analyse des désastres de la religion politique et des barbaries qui en découlent.

Qu’est ce qu’un système islamiste, et à quelles sources les principes de ce système s’alimentent-t-ils ? Quelles différences structurales existe-il entre pays musulmans et pays démocratiques?

Pourquoi les systèmes islamistes, malgré leurs différences et leurs divergences, ont-ils en commun de ne pouvoir exister sans le voile des femmes ? (Exemples de l’Afghanistan,de l’Iran et de l’Arabie Saoudite).

Pourquoi, selon les islamistes, l’islam détient la vérité absolue et divine, implicant une convertion nécessaire des Juifs et des Chrétiens ?

Qu’est ce que la laïcité ? Pourquoi la laïcité peut-elle empêcher les abus et l’instrumentalisation politique des sentiments religieux des peuples, et permettre la paix entre les différentes communautés de croyances religieuses et non religieuses au sein d’une même nation ?