Mathieu Da Vinha
L'Intervenant
Mathieu da Vinha est docteur en histoire moderne après la soutenance d’une thèse à l’université de Paris IV – Sorbonne en 2003, publiée sous le titre Les valets de chambre de Louis XIV (Perrin, 2004). Ingénieur d’études à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines, il est actuellement responsable du service de la recherche et de la formation au Centre de recherche du château de Versailles qui a pour objet la société de cour en Europe aux XVIIème et XVIIIème siècles sous ses aspects pluridisciplinaires et comparatistes.
Mathieu da Vinha s’y occupe plus spécialement de la coordination des programmes de recherches, des rapports avec les universités, de la mise en place de partenariats nationaux et internationaux mais aussi de l’élaboration scientifique des colloques. Avant de s’intéresser à la mécanique de cour, il a notamment travaillé pour sa maîtrise sur les amours de Louis XIV face à l’opinion, sur le chantier et les conditions de travail lors de la construction du château de Versailles pour la préparation du livre de Frédéric Tiberghien, Versailles : le chantier de Louis XIV 1662-1715 (Perrin, 2002).
Auteur de plusieurs études et articles, il travaille aujourd’hui plus spécifiquement sur les usages de la cour de France (Maison du Roi, domesticité royale et princière) et sur le fonctionnement quotidien du château de Versailles sous l’Ancien Régime, thème sur lequel il achève un livre à paraître en 2008. Il prépare également une habilitation à diriger des recherches sur les départements du Grand chambellan et du Grand maître de la Garde-robe au XVIIème siècle. Par ailleurs, il a participé à la fondation à Londres en juillet 2007 du Court Studies Forum et est membre du comité international de rédaction de la revue The Court Historian.
Conférences
Des hommes dans l’intimité du monarque : les valets de chambre de Louis XIV
La figure emblématique qu’est celle de Louis XIV a poussé les historiens à s’intéresser en premier lieu à ses grandes actions politiques et militaires. Mais la France de Louis XIV était aussi faite d’hommes qui ont participé à la mise en place d’un système curial qui fera des émules. La Maison du Roi – ensemble hétérogène de domestiques qui entouraient quotidiennement le prince – orchestrait cette mécanique de cour. Officiers commensaux de la Maison royale, ils connurent sous le règne de Louis XIV une ascension inégalée. Véritables créatures du monarque – qui les a modelés à son image – ils occupaient des fonctions officielles qui les mettaient en rapport étroit avec leur maître.
Tour à tour confidents, entremetteurs, traits d’union entre le Roi et ses sujets, les valets de chambre, dans l’ombre du Soleil, occupaient une place privilégiée et enviée à la cour de France et ont livré de précieux témoignages sur la vie secrète du Roi Soleil.
La vie amoureuse de Louis XIV
En digne héritier de son aïeul Henri IV, Louis XIV eut un nombre impressionnant de maîtresses. Qu’elles soient de simples passades lorsqu’il affirmait qu’« il s’en servait comme des chevaux de poste que l’on ne monte qu’une fois et que l’on ne voit jamais plus », ou des favorites déclarées, le roi n’a jamais pu, dans les premières années de son règne, se passer de maîtresses. Est-il besoin de rappeler que le souverain était un homme marié, et ce depuis 1660 ! En acceptant d’épouser l’infante Marie-Thérèse (sa cousine doublement germaine) et mettant ainsi fin à la longue guerre opposant la France à l’Espagne, Louis XIV avait dû mettre de côté ses goûts personnels au profit de la raison d’État. Ainsi les sujets acceptaient, et l’Église (plus difficilement), de fermer les yeux sur les aventures extraconjugales de leur monarque.
Il s’agira ici de tracer le parcours amoureux du Roi-Soleil depuis sa jeunesse jusqu’au crépuscule de sa vie et voir en quoi les favorites ont pu influencer ou non l’ancienne monarchie française.
Culture de cour, culture du corps à Versailles
De nos jours, lorsque l’on pénètre au château de Versailles, on se laisse rapidement envahir par la majesté des lieux. Mais derrière les ors, les boiseries et autres richesses des appartements, le lieu véhicule aussi d’autres images plus sombres où l’on n’hésite pas à parler de la saleté prétendue qui régnait dans le palais. Le château fut pourtant toujours à la pointe de la nouveauté, Louis XIV exigeant constamment ce qui existait de mieux pour son palais.
La résidence royale – comme bâtiment moderne – se dota assez rapidement de toutes les commodités nécessaires. Certes la notion de propreté n’est pas la même aujourd’hui qu’elle l’était au XVIIème siècle, on s’apercevra toutefois qu’un soin particulier était apporté au confort et au bien-être des courtisans habitant la demeure royale.
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