Denis Cuniot

Présentation

Rares sont les artistes qui nous livrent les secrets de leurs œuvres…Denis Cuniot fait partie des génies du piano, dans la veine vive et émouvante du répertoire Klezmer, qui perpétue les histoires populaires, sombres ou romantiques, de ces mélodies. Littéralement, « klezmer » signifie « l’instrument de la voix » et le piano ici ne remplace pas l’orchestre, mais il se prête au chant, au rythme, au contrepoint, voire à la polyphonie.

L'artiste

Tout jeune, Denis Cuniot hante les concerts d’Albert Ayler, Archie Shepp et Cecil Taylor et sera fortement impressionné par le mouvement black-power aux Etats-Unis. La révélation se produit dans les années 80, où il sera profondément marqué par le style klezmer, musique de mariage née dans les ghettos juifs d’Europe de l’Est.

Véritable fer de lance du renouveau klezmer en France, désireux de l’extraire des fanfares et du simple folklore pour en faire en quelque sorte une « musique de chambre », il cofonde en 1983 le duo Peylet-Cuniot avec Nano Peylet -clarinettiste du groupe Bratsch- et enregistre trois albums. Il participera aussi en 1993 à l’enregistrement du disque Nano Peylet and friends qui réunit plusieurs duos.

En 1995, il crée l’Orient Express Moving Schnorers avec qui il sort dans la collection Transes Européennes dirigée par Pablo Cueco Les lendemains de la veille en 1996.

Il quitte cette formation en 1998 pour composer un spectacle en solo où il est à la fois conteur et pianiste Les rendez vous au métro Saint Paul, tiré des nouvelles de Cyrille Fleischman. Ce spectacle sera joué une centaine de fois aux théâtres de l’Ile Saint-Louis, de la Vieille Grille, au Forum des images et en province.

En 2000, sa rencontre déterminante avec le jeune clarinettiste virtuose Yomguih l’amène à produire sur Buda musique le disque The golem on the Moon (klezmer radical). Entre douces ballades et emballements tsiganes, le duo Yomguih-Cuniot a joué dans de nombreux festivals, au New Morning, à la Maison de la Musique de Nanterre, à Issy-les-Moulineaux, au Théâtre du Tambour Royal à Paris, aux 7 Lézards…

Dans le domaine du jazz et des musiques improvisées, il rejoint différents orchestres, celui de Pablo Cueco et le trio de Michael Nick.

Lumineuses mélodies empruntées aux comptines et aux berceuses, son album Confidential Klezmer, coup de coeur 2007 de l’Académie Charles-Cros, conjugue l’ornementation orientalisante des traditions balkaniques et des teintes de jazz, de classique et de contemporain.

Loin d’avoir épuisé tous ses talents, Denis Cuniot compose également pour le cinéma et notamment pour le réalisateur Robert Bober : Naissance de l’écriture, L’esprit des lois, En remontant la rue Vilin (film « culte » en hommage à Georges Perec). Robert Bober a aussi utilisé les musiques du duo Peylet-Cuniot dans ses films consacrés à Chagall, à Kafka.

En artiste prolixe, il produit également la musique du film d’Anne Quesemand Belleville Drancy par Grenelle. Il compose et interprète en direct la musique d’un film muet de Tom Browning No Woman Knows et improvise sur les films de Georges Mélies, restant fidèle et particulièrement sensible à ce lien presque consanguin du récit et de la musique.

Dans la presse

Bonne idée que de transposer au piano le swing habituellement cuivré des musiques klezmer. Denis Cuniot fut un précurseur en la matière, mais c’est la première fois qu’il s’y adonne en solo. Bien lui en a pris car il a ainsi toute liberté pour passer sans transition de la mélancolie la plus déchirante à la danse la plus échevelée, lançant des clins d’œil ici au jazz, là au classique, ailleurs au contemporain. Le tout sans jamais perdre de vue l’alerte tournoiement des mystiques hassidim et l’humour grinçant des poètes yiddish qui sont à la base de ces musiques nées dans les ghettos juifs d’Europe de l’Est – puis revivifiées au contact des musiques noires américaines.
Eliane Azoulay / Télérama

Un minimalisme charmeur et surprenant. 
Le Monde, Patrick Labesse 

Confidentiel Klezmer (...) est une totale réussite, où la ferveur et la douleur du souvenir d’un monde disparu sont transfigurées par un jeu qui détaille les mélodies traditionnelles en recourant aussi bien à la rigueur formelle de la tradition classique qu’à la liberté souveraine du jazz. 
Le Nouvel Observateur, Bernard Loupias 

Avec lui, chaque mélodie est un récit, et chacun de ces récits livre un regard sur le monde d’une bouleversante acuité. A travers une dizaine de thèmes traditionnels, Cuniot se réapproprie cet art de la narration avec une éloquence qui doit autant à la liberté d’expression du jazz qu’à la rigueur de phrasé du classique.
Les Inrockuptibles, Richart Robert

Lien vers des extraits audio :   http://www.deniscuniot.fr/spip.php?article62

Lien vers le site internet de l’artiste : http://www.deniscuniot.fr/

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